Le Conservatoire de l’Abeille Noire d’Île-de-France participe à ces études.
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SafeAgroBee
Financé par le programme de recherche H2020 PRIMA de l’Union Européenne, le projet européen SafeAgroBee, dont le CANIF est partenaire, vient de débuter pour une durée de 3 années.
Ce projet vise à préserver la résilience des agroécosystèmes face au changement climatique grâce à une pollinisation efficace et une apiculture durable.
Objectif :
Décrire l’état des colonies au travers d’une évaluation du pourcentage d’occupation du couvain operculé, ouvert, des réserves (miel + pollen) et des abeilles sur chaque face de tous les cadres.
Réalisation de terrain :
Une fois par mois d’Avril à Octobre/Novembre.
Photo des inter-cadres à l’ouverture.
Extraction du cadre, brossage des abeilles.
Évaluation du cadre sur les deux faces.
Prise de notes, remise en place du cadre. Méthode ColEval©
L’hybridation de l’abeille noire est un des facteurs menaçant sa conservation. La compréhension de l’impact de l’hybridation sur les populations d’abeilles noires françaises nécessite une caractérisation de ses conséquences sur les performances apicoles des colonies.
Nous avons donc comparé des colonies d’abeilles noires à des colonies d’abeilles hybridées dont l’origine génétique a été déterminée sur les plans moléculaire et morphométrique.
Les colonies recrutées, qui étaient en bonne santé, ont été placées dans le même environnement et étudiées sur les principaux mois de la saison apicole.
Nos résultats montrent que l’hybridation n’améliore pas les performances apicoles de l’abeille noire, sauf pour le rendement en pollen. Au contraire, les colonies hybridées sont plus hétérogènes et semblent décorrélées du niveau de disponibilité des ressources nectarifères et polliniques de l’environnement. Les colonies noires ont par ailleurs montré une capacité d’adaptation remarquable à un nouvel environnement et un meilleur dynamisme en période de mauvais temps. La composition des miels polyfloraux des deux groupes était similaire, mais le miel de certaines souches d’abeilles noires pourrait présenter des propriétés intéressantes. La validation définitive des résultats de cette étude préliminaire nécessitera de recruter un échantillon de colonies de plus grand effectif et de répéter les mesures sur plusieurs saisons apicoles.
Étude européenne Beeconnected 2021/2024
L’Asan Gx (Association pour la Sauvegarde de l’Abeille noire de l’île de GroiX) avec deux autres conservatoires de la FEDCan (Fédération Européenne des Conservatoires d’Abeilles Noires), ont été choisi pour participer à l’étude européenne (Grèce/Allemagne/France) Beeconnected 2021/2024.
Un rucher provisoire a donc été créé avec l’autorisation et sur un terrain du conservatoire du littoral.
Le CANIF partenaire du département des Yvelines
Dans le cadre de la protection des espaces naturels sensibles, le département des Yvelines s’appuie sur l’expérience technique et scientifique du Conservatoire del’abeille noire d’Île-de-France. Plusieurs espaces naturels seront proposés pour l’implantation de petits ruchers d’abeilles noires tout en recensant l’antomofaune locale.
Apis mellifera mellifera
L’abeille noire (Apis mellifera mellifera) est une sous-espèce de l’abeille européenne Apis mellifera.
Cette abeille locale indigène a une carte d’identité génétique spécifique à son évolution avec le climat ouest européen. Sa répartition naturelle va des Pyrénées jusqu’à la Scandinavie, espace qu’elle a colonisé depuis près d’un million d’années. Elle a survécu à deux glaciations.
C’est ce qui fait d’elle une abeille d’une super-adaptabilité à ce climat et à ses aléas.
Utilisée pour la production de miel en Europe de l’Ouest jusque dans la seconde moitié du XXème siècle, ses populations régressent depuis plus de 50 ans. La mondialisation des échanges a permis l’importation massive d’autres sous-espèces d’abeilles très productives, sur l’ensemble de son aire de répartition. Le métissage forcé entre ces abeilles « exotiques » importées et notre abeille locale entraine la disparition de son patrimoine génétique. Les caractères spécifiques à son adaptabilité déclinent inexorablement. Cette super-abeille ouest européenne est en train de s’effacer de nos territoires.
Réputée, à tort, comme plus agressive et moins productive que les autres sous-espèces d’abeilles, elle a peu à peu été abandonnée ou délaissée par les apiculteurs professionnels et amateurs. Sa régression connait, depuis le début des années 2000, une accélération sans précédent qui fait craindre à moyen terme sa disparition définitive. Elle a déjà disparue de certains pays européens.
La rationalisation des élevages d’abeilles s’est faite, comme pour d’autres élevages domestiques, au détriment des caractères de rusticité, d’adaptations climatiques et géographiques nécessaires au maintien de l’espèce. Les échanges mondiaux d’abeilles ont également mondialisé les souches de pathogènes et les parasites des abeilles. A tel point que la survie et le maintien d’Apis mellifera mellifera en milieu naturel sont extrêmement compromis.
Les modes de productions agricoles jouent également un rôle important dans sa disparition. La parcellisation des paysages, la monoculture, les pesticides, font qu’elle se maintient difficilement à l’état sauvage.
Aidez-nous à la préserver de l’extinction, il y a urgence !