L’abeille noire (Apis mellifera mellifera) est une sous-espèce de l’abeille européenne Apis mellifera.
Cette abeille locale indigène a une carte d’identité génétique spécifique à son évolution avec le climat ouest européen. Sa répartition naturelle va des Pyrénées jusqu’à la Scandinavie, espace qu’elle a colonisé depuis près d’un million d’années. Elle a survécu à deux glaciations.
C’est ce qui fait d’elle une abeille d’une super-adaptabilité à ce climat et à ses aléas.
Utilisée pour la production de miel en Europe de l’Ouest jusque dans la seconde moitié du XXème siècle, ses populations régressent depuis plus de 50 ans. La mondialisation des échanges a permis l’importation massive d’autres sous-espèces d’abeilles très productives, sur l’ensemble de son aire de répartition. Le métissage forcé entre ces abeilles « exotiques » importées et notre abeille locale entraine la disparition de son patrimoine génétique. Les caractères spécifiques à son adaptabilité déclinent inexorablement. Cette super-abeille ouest européenne est en train de s’effacer de nos territoires.
Réputée, à tort, comme plus agressive et moins productive que les autres sous-espèces d’abeilles, elle a peu à peu été abandonnée ou délaissée par les apiculteurs professionnels et amateurs. Sa régression connait, depuis le début des années 2000, une accélération sans précédent qui fait craindre à moyen terme sa disparition définitive. Elle a déjà disparue de certains pays européens.
La rationalisation des élevages d’abeilles s’est faite, comme pour d’autres élevages domestiques, au détriment des caractères de rusticité, d’adaptations climatiques et géographiques nécessaires au maintien de l’espèce. Les échanges mondiaux d’abeilles ont également mondialisé les souches de pathogènes et les parasites des abeilles. A tel point que la survie et le maintien d’Apis mellifera mellifera en milieu naturel sont extrêmement compromis.
Les modes de productions agricoles jouent également un rôle important dans sa disparition. La parcellisation des paysages, la monoculture, les pesticides, font qu’elle se maintient difficilement à l’état sauvage.
Aidez-nous à la préserver de l’extinction, il y a urgence !